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Zone humide/les deux pieds, les deux mains...

 

 

 

Mercredi 27 mai 2013. Quelque part sur une petite commune bigoudène...


J'apprends ce jour, par voie de presse (Kelou Ar Vro, feuille de choux locale) que Emilie et Samuel vont venir, d'ici cet été, visiter nos zones humides... Bien que je trouve cette initiative quelque peu cavalière, je ne me risquerais à aucun commentaire et leur réserverai bien entendu, comme conseillé par le Kelou, le meilleur accueil. Visiter ma zone humide !!?? Quand même !!??

 

21 juin 2013. C'est l'été. Toujours rien.

 

24 juin 2013. enfin, c'est l'été... peut-être sagissait-il plutôt d'une vue de l'esprit ? « D'ici l'été » Samuel et Emilie attendent peut-être le réel été. Celui des beaux jours. Sans paletot ni ciré.

 

Ou peut-être alors sont-ils venus ? Et je n'en aurais rien sû ?

 

Me resterait alors cette question : mais qui sont-elles ? Où vont-elles ? Que vont-ils en faire... de nos zones humides ?

 

Bien que j'ai toujours trouvé cet exercice fastidieux, un petit rappel me paraît ici approprié (et surtout, je suis à peu près sûre de ne plus réussir à le « caser » ensuite dans mon récit). Voici donc une petite définition que j'ai trouvé sur le site du Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie (non sans m'être dit au passage, en tombant sur ce site, je dois l'avouer : « oh non ! Ça r'commence ! »)

 

Vous êtes d'ailleurs à cet endroit tout à fait autorisés (si comme moi, vous étiez toujours assis au fond de la classe) à passer outre toutes ces petites lignes en italique...

 

 

« Les zones humides sont des espaces de transition entre la terre et l’eau. La loi sur l’eau du 3 janvier 1992, qui vise à assurer leur préservation, en a toutefois donné une définition : « On entend par zone humide les terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre, de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».

Lacs, étangs, lagunes, estuaires, marais, mangroves, prairies inondables, forêts… les zones humides sont des réservoirs de vie et des lieux où la production de matières vivantes est l’une des plus fortes. Elles assurent 25% de l’alimentation mondiale à travers l’activité de la pêche, de l’agriculture et de la chasse. Elles ont un pouvoir d’épuration important, filtrant les pollutions, réduisant l’érosion, contribuant au renouvellement des nappes phréatiques, stockant naturellement le carbone, protégeant des crues et des sécheresses.

 

Pour autant, ces espaces sont souvent considérés comme des terrains improductifs et sans intérêt car les services qu’ils rendent sont souvent méconnus et ne sont pas directement identifiés.

 

Depuis le début du XXe siècle, on a assisté à la disparition de 67 % de leur surface sous la conjonction de trois facteurs : l’intensification des pratiques agricoles, des aménagements hydrauliques inadaptés et la pression de l’urbanisation et des infrastructures de transport.

 

Ainsi, malgré un ralentissement de leur régression depuis le début des années 1990, lié à une prise de conscience collective de leur intérêt socio-économique, les zones humides restent un des milieux les plus dégradés et les plus menacés (en surface et en état de conservation). »

 

 … Et bla bla bla... et bla bla bla.

 

Ce que donc je retiens c'est que nous sommes les heureux propriétaires d'une zone parmi les plus dégradées et les plus menacées. Vraiment, je n'aurais pas imaginé tant de bonnes nouvelles à vivre à la campagne.

 

Vous imaginerez qu'un passage en particulier a attiré mon attention (que je pourrais tout aussi bien nommer ma « parano de courgette »). je la réédite parce que quand même : Les zones humides ont donc un pouvoir d’épuration important, filtrant les pollutions, réduisant l’érosion, contribuant au renouvellement des nappes phréatiques, stockant naturellement le carbone, protégeant des crues et des sécheresses.

 

Ah Ah ! Nous y voilà donc, Samuel et Emilie ! Moi qui me demandais que valait cet intérêt soudain pour ma zone humide (laquelle je tiens à le préciser se trouve pile-en-contrebas de la parcelle du « monsieur au tracteur » - cf Prinçion de précocipe). Elle filtre les pollutions, diverses et variées j'imagine bien.

 

Je récapitule donc. Une zone humide est un réservoir de vie. On peut, à ce titre, y trouver :

 

  • des grenounes (non ! Des grenouilles, espèce de noune !). Définition d'une grenouille-donc. Enfin, d'une grenouille-tout-court : petit (ou pas trop... moins d'1m3 dans tous les cas) batracien vivant dans une mare d'eau stagnante (à consommer avec modération donc). Il s'exprime par de légers et vaporeux COA COA. Lorsqu'il est embrassé (sur un malentendu) par une princesse, il se transforme en prince charmant.

. Prince charmant : personnage qui se promène en collants en chantant et en jouant de la mandoline. Moyen de transport : le cheval blanc (nb : le prince charmant ne se déplace jamais en tracteur de type « john deere »)... je tiens à préciser que ce paragraphe est une petite digression ; n'allez pas croire mesdemoiselles célibataires qu'en siégeant près de la zone humide de la courgette, vous ayiez le moindre espoir d'y rencontrer un prince. Il y a bien quelques autochtones célibataires mais qui conservent le bon goût de ne point se trimballer en collants.

 

  • des tétards : le tétard est une larve de batracien, laquelle, si elle est embrassée par une princesse, se transforme en prince qui se promène en collants et patati et patata. Son tout petit corps équipé de gros yeux globuleux (je parle du tétard là hein, qu'on s'entende bien) a inspiré nombre d'écoliers dans leur façon de s'adresser, notamment à la récré, aux porteurs de lunettes. Ex : « tétard à hublots, va ! ». Illustration : Agnan dans le Petit Nicolas est un tétard à hublots.

 

  • si vous êtes équipés d'un ruisseau : des truites et poissons en tout genre. Ou plutôt des poissons du genre à naviguer dans des ruisseaux finistériens proches des zones humides. Si jamais vous y croisiez un poisson clown, merci de le signaler à la Chambre des Métiers du Cirque.

 

  • de la boue, et du coup...

 

  • des chaussures ou bottes en caoutchouc, le plus souvent, un pied gauche seul ou un pied droit seul. Avez-vous déjà visité un terrain humide ? Vous savez ? Quand votre pied est tout à coup comme aspiré, genre gros pot d'colle et que vous devez - tout du moins si vous souhaitez ne pas y passer la journée et que peut-être vous avez autre chose à faire - que vous devez donc vous résoudre à abandonner une de vos godasses. Je me rappelle d'ailleurs à cet instant avoir trouvé dernièrement une sandale de taille 37... peut-être était-ce là une trace du passage d'Emilie et Samuel ? (j'informe à ce propos le propriétaire de la tatane incriminée que je la tiens à sa disposition)

 

  • des plantes hygrophiles. Oui oui. Avec un « gr » et pas un « dr » comme je l'aurais, pour ma part, spontanément orthographié (réminiscence du fond d'la classe...). Enfin : des plantes qui aiment l'eau quoi.

 

  • et toutes sortes de petits organismes bizarres que seul un esprit scientifique n'ayant pas usé ses fesses au fond de la classe et n'ayant pas peur des araignées, saurait identifier.

 

  • des oiseaux. Ça, je vois bien à quoi ça ressemble. Des boules-à-plumes et sur les fils électriques, on a toujours l'impression qu'ils vont basculer vers l'avant.

 

A ce point de mon histoire........ à ce point de mon histoire donc, je me demande bien comment cela se fait diantre fichtre que je n'ai jamais observé la moindre petite nageoire dans les eaux « limpides » (j'édulcore j'édulcore) de ma zone humide ; et que même le héron qui semblait y trouver fortune, semble avoir fiché le camps vers de meilleurs cieux où, je lui souhaite, la nourriture pour héron (food's héron) abonde.

 

Une question me turlupine (verbe du 1er groupe utilisé à l'ère quaternaire ; d'autres diraient aujourd'hui : « ça m'prend la te-té », à prononcer avec l'accent de la banlieue sud-peumeritoise)... une question, encore une donc : une zone humide servant de filtre naturel, n'ai-je pas toutes les « chances » (j'édulcore j'édulcore) d'y trouver, si toutefois il me prenait d'y faire des analyses (peut-être était-ce d'ailleurs le pavé des intentions de Emilie et Samuel),toutes sortes de produits chimiques, genre vous savez ? Tous ceux qui finissent en -cide  ? pesticides, herbicides... il paraît à ce propos que -cide est un suffixe qui n'a jamais été autant utilisé qu'à notre époque (laquelle sera peut-être un jour la bien nommée « ère naturicite » ne sait-on jamais ; certains y travaillant d'arrache-pied ; je n'ose dire de bon coeur)

 

Petit rappel en italique : Le suffixe -cide est issu du latin caedere, « abattre », « briser » ou « tuer»

 

Avec ça, on ne pourra pas dire qu'on n'était pas prévenu

 

Voilà donc où j'en suis de mes réflexions de courgette. Et j'ai eu beau chercher : après avoir trouvé qu'on pouvait ajouter le suffixe -cide à quasi tous les mots de notre vocabulaire, bizarrement, je n'ai pas trouvé de « tracteurjohndeere-cide ». Si quelqu'un peut m'en donner l'explication...

 

et pour ce qui est de la venue (ou pas) de Emilie et Samuel en zone humide et de leurs conclusions, immanquablement assorties des-solutions-qui-vont-avec, j'imagine que le Kélou ar vro ne manquera pas de nous en tenir informés. Je saurais ainsi si je dois m'équiper en compteur géger ou autre petit gadget bien de notre temps lorsque je vais me promener du côté de ma zone humide (je vous engage à ce propos à visiter le lien ci-dessous * qui m'a permis de découvrir qu'il existe une gamme très large, colorée et tout et tout, adaptable à toutes saisons, de vêtements tendances – ci-joint la collection « pulvérisation de printemps »)

très seyant ne trouvez-vous pas ?

 

http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/DGALN_fiche_tam_III_1.pdf

 

 

 

Dans l'attente...

A vous Cognac-get ! La courgette part en vacances.

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