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A fond les galets !

tant va la cruche à l'eau...

Tréguennec et les alentours, mardi 16 février 2016

 

Ce matin, pleine d’entrain, ragaillardie par le ciel magnifiquement bleu et l’air vivifiant, je me suis dit que commencer ma journée par une balade à la plage serait du plus bel effet pour le reste de la journée. Et j’avais aussi quelque peu, je l’avoue, la tête en pillou ; à partir de ce constat, un peu d’air frais dans ma face ne pouvait que m’être bénéfique.

 

Arrivée à la plage, je me garais sur le parking de la plage de Kermabec de la commune de Tréguennec. Vous savez, celui où vous roulez parfois dans l’eau sur quelques mètres, ces quelques mètres juste suffisants pour s’imaginer sombrer corps et biens dans un sable mouvant. Du coup, j’ai ma technique « toute à moi » : je ferme les yeux et sers les fesses sur les quelques mètres qui me séparent des places de parking, le temps de me demander si au moment de l’achat de ma voiture, j’avais souscrit l’option « amphibie » ou alors « non-pas-du-tout-finalement ». Bon, je l’avoue, je sers les fesses mais garde malgré tout un œil ouvert dans le cas où un des cygnes qui vaque régulièrement à ses occupations de cygne dans le secteur, aurait la malencontreuse idée, ayant lui-même la tête en pillou aujourd’hui, de traverser la route pile comme par hasard au moment où j’arrive.

 

J’ai donc fini par arriver là où je voulais en venir, ma voiture sagement posée sur le parking, les cygnes bien contents d’avoir conservé leur compte de plumes.

 

Alors, peut-être est-ce la conséquence d’un air particulièrement vif ce matin, mais une chose a attiré mon attention, à peine avais-je déboulé sur la plage (oui, oui ! Moi, je déboule sur les plages !). Je veux dire que quelque chose que j’observais pourtant depuis quelques temps déjà, a fini par atteindre un niveau de conscience suffisant de mon cerveau pour que je me dise enfin : « et non mais oh ! ça va aller maintenant ! » (à noter que je suis venue sur cette plage une dizaine de fois en 4 années passées dans le pays bigouden)

 

Et c'est ainsi que, selon l’adage « tant va la cruche à l’eau qu’à la fin, elle se pose des questions », et bien donc, c'est ainsi que je suis venue à la plage aujourd'hui et que je me suis entendu me dire (oui je le concède : c’est bizarre comme tournure de phrase) « mais ça fait combien d’années que j’observe ainsi tous ces mini-bouts de filets verts en nylon qui jonchent la plage ? et comment cela se fait-il qu’il en vienne encore et encore de ces mini-bouts de filets verts en nylon qui jonchent la plage ? » Alors, je sais bien que c’est devenu un lieu commun que de se dire que les océans sont pollués par des déchets en tous genres mais quand même, là, ça fait quelques années maintenant… et qu'une tempête ait eu lieu au préalable ou pas semble ne rien y changer. Suis-je la seule à avoir observé le phénomène et à me demander Mais-QUI-QUE-QUOI-Où-donc-vont-ils... les p'tits bouts de machins verts ? et à quel moment ils deviennent un problème les p'tits bouts de machins verts ?

 

Enfin bref, j’imagine que lorsqu’on veut être crédible, on prélève des échantillons selon des procédures très précises que des scientifiques savants ont mis en place dans le cadre de leur démarche qualité. Bon ! ok ! Alors moi, là ce matin, allez savoir pourquoi, et bien, j’ai échantillonné, comme ça, juste pour voir. Enfin, échantillonné, échantillonné… à ma façon quoi ! c’est-à-dire que je suis partie pour une petite balade (ceux qui me connaissent le savent déjà mais, pour rappel,  je ne suis pas une grande sportive, pas du genre donc à y aller en petites foulées, ce qui aurait d’ailleurs je pense présenté, au bout du compte, un intérêt tout à fait relatif pour l'expérience ici menée... je veux dire, que je le fasse en petites foulées... l'échantillonnage !) j’y suis donc allée tranquillou à mon échantillonnage. C'est ainsi donc que j'ai longé la plage sur la gauche (on dit à babord peut-être dès qu'il y a de l'eau ?), en direction du concasseur de Prat ar hastel et disons que j'ai marché une demie heure aller/retour. Et seulement à l’aller, en me préservant surtout de trop zizaguer, en ligne droite donc, j’ai ramassé les fameux p’tits bouts de filets en nylon verts. Ce qui doit correspondre à un peu moins d'un kilomètre... Bien évidemment, toutes ces précisions sont là pour décrire le contexte dans lequel a été réalisé cette expérience et surtout la rigueur scientifique avec laquelle je l'ai menée.

 

Non mais sans rire !

 

Vous avez vu ce que j’ai ramassé ? en quelques minutes ? sur quelques mètres ? Quand j’y pense… depuis les quelques années que l'on peut observer ces petits bouts de filet… ça doit bien en faire des milliers non ? Quelqu’un a bien dû se poser la question de l’origine de cette merdouille depuis le temps ?

 

(ah bon ? j’ai dit merdouille ?)

 

Alors, moi je veux bien hein, après tout, faire comme si c’était aussi naturel que le vent dans mes cheveux qui me donne cette coiffure, comment dire... aléatoire ; voire même, si cet échouage de nylon durait depuis quelques semaines seulement, je pourrais me contenter de hausser les épaules en proférant un « Pfff ! » mais là quand même… Dites-moi pas que c'est pas n'importe quoi ! y’a quelqu’un qui en sait plus ? et oh ! Messieurs et Mesdames les journalistes ? genre ?

 

Parce que j'ai beau n'avoir rien lu à ce sujet sur internet, je ne perds pas espoir que quelqu'un un jour puisse m'en dire plus. D'ailleurs, je compte un peu sur vous là. en fait. Toute hypothèse, ou résultat d'enquête rondement réalisée, seront les bienvenus parce que ça-commence-à-faire-maintenant-ces-petits-bouts-de-nylon-verts ! Non mais oh !

 

Bon et puis sinon, rien à voir hein ? mais en attentant que la lumière se rallume, votre esprit aiguisé de fin limier aura sûrement remarqué, sur la photo, un prélèvement un peu particulier effectué au cours du même échantillonnage. Il s’agit d’une tatane. Je dirais d’une taille 45 (pour comparaison, et afin que vous puissiez évaluer par vous-même la taille dudit échantillon, j’ai placé une de mes tatane-en-37 près du prélèvement). Alors, je ne sais s’il s’agit du reliquat d’un kite-surfer propulsé dans la stratosphère ou encore des restachoux d’un surfer en goguette… toutefois, si le propriétaire de la tatane la reconnait, je la tiens à sa disposition #jouelacommecendrillon . Je pourrais de plus, à cette occasion, lui remettre un magnifique slip de bain en nylon vert que je suis en train de confectionner suite à une balade dernièrement sur la plage de Tréguennec (je peux éventuellement envisager la confection du bonnet de bain assorti).

 

Et ça vaut son pesant de galets !

 

Bien à vous,

 

Bisou 

 

 

 

Courgette

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